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Protection des travailleurs

Selon les estimations, 40 000 personnes travaillent dans l'industrie nucléaire au Canada. Un nombre encore plus important de personnes occupent des emplois qui les exposent quotidiennement au rayonnement.

L'exposition au rayonnement des travailleurs canadiens provient de deux sources: l'exposition à des sources de rayonnement artificielles (industrie nucléaire, soins de santé, établissements de recherche ou fabrication) et l'exposition à des niveaux élevés de rayonnement de sources naturelles (mines, équipages aériens, construction).

La CCSN réglemente le secteur nucléaire au Canada. Les titulaires de permis et les organisations qui demandent des permis sont assujettis à un grand nombre de règles et de règlements pour garantir la sûreté de l'énergie nucléaire et des matières radioactives. La CCSN limite la quantité de rayonnement auquel peuvent être exposées.

Exposition professionnelle

Les secteurs de l'énergie nucléaire, de la recherche, des soins de santé, de la fabrication et de la défense ont tous recours à des sources de rayonnement artificielles.

Il y a dans le monde près de 800 000 travailleurs du nucléaire et plus de deux millions de travailleurs de la santé exposés au rayonnement.

Certaines professions nécessitent également une protection contre les sources naturelles de rayonnement. L'exposition au radon fait peser un risque sur la santé des mineurs ou des personnes qui travaillent dans les installations où les concentrations de radon sont élevées. Le rayonnement cosmique peut être une source de préoccupations pour le personnel de l'industrie du transport aérien qui passe beaucoup de temps à bord des avions.

La figure présente un graphique à barres indiquant la moyenne annuelle de la dose efficace par secteur d’emploi au Canada.
Source : Fichier dosimétrique national du Canada (Santé Canada) - D'après les données publiées les plus récentes.
Version textuelle

Le graphique indique la gamme des doses efficaces annuelles, allant de la plus élevée à la plus faible, soit 0,65 mSv pour le secteur nucléaire, 0,49 mSv pour l’extraction d’uranium, 0,32 mSv pour l’industrie, 0,09 mSv pour les accélérateurs, 0,07 mSv pour le secteur médical et 0,04 mSv pour le secteur partagé (personnel de soutien).

Limites de dose pour les travailleurs

Au Canada, le Règlement sur la radioprotection limite la quantité de rayonnement auquel les membres du public et les travailleurs du secteur nucléaire peuvent être exposés.

Selon le Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR), la dose efficace moyenne mondiale reçue des sources naturelles de rayonnement, toutes sources confondues (radon, rayons cosmiques, etc.), est d’environ 2,4 mSv par an. La dose efficace moyenne attribuable au rayonnement de sources artificielles varie selon la source d’exposition, sachant que la plupart des expositions au rayonnement artificiel résultent d’interventions médicales.

Le modèle linéaire sans seuil est un modèle de risque utilisé à l'échelle internationale par la plupart des organismes de santé et des organismes de réglementation nucléaire afin de guider le choix de limites de dose pour les travailleurs et les membres du public. Il est au cœur de l'approche adoptée par la CCSN en matière de radioprotection. Le modèle linéaire sans seuil présume raisonnablement qu'il existe un lien direct entre la radioexposition et le taux de cancer.

Pour les personnes qui exploitent l'énergie nucléaire ou qui travaillent dans le secteur nucléaire, la limite de dose réglementaire est fixée juste en deçà de la limite inférieure de ce qui est considéré comme une exposition inacceptable. Par exemple, les limites de dose efficace sont de 50 mSv par an et de 100 mSv pour une période de 5 ans. Ces limites protègent des effets stochastiques comme le cancer. Les limites de dose équivalente pour les mains et les pieds (500 mSv/an), la peau (500 mSv/an) et les cristallins des yeux (50 mSv/an) des travailleurs permettent de contrôler les effets déterministes, comme les brûlures ou les cataractes radio-induites.

En règle générale, les effets comme la stérilité ne s'observent qu'à des doses aiguës supérieures à 1 ou 2 sieverts. Il est toutefois plus difficile d'attribuer les effets comme le cancer à une dose spécifique. Ces effets résultent habituellement de doses qui sont inférieures, mais reçues au cours d'une longue période de temps. Toutefois, les études menées à ce jour n'ont pas permis de montrer un nombre excessif de cancers ou d'autres maladies chez les personnes exposées régulièrement au rayonnement à des doses inférieures à environ 100 mSv.

La CCSN réglemente ce que les titulaires de permis doivent faire s’ils constatent qu'un travailleur a reçu une dose supérieure aux limites de dose réglementaires.

Fixation des limites de dose

Au Canada, la CCSN fixe les limites de dose pour les travailleurs et les membres du public. Pour cela, elle suit les recommandations de la Commission internationale de protection radiologique (CIPR), qui est constituée d'éminents scientifiques et de grands spécialistes de la radioprotection et s'inspire des normes et recommandations de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Surveillance des doses reçues

La dosimétrie consiste à mesurer ou à estimer des doses de rayonnement et à attribuer ces doses à des personnes. Le Règlement sur la radioprotection exige que les titulaires de permis contrôlent les doses reçues par les travailleurs et le public et qu'ils évaluent ces doses. Les titulaires de permis doivent faire appel à un service de dosimétrie autorisé pour mesurer les doses lorsqu'il existe une probabilité raisonnable que la dose efficace annuelle reçue par un travailleur du secteur nucléaire (TSN) dépasse 5 millisieverts (mSv). Pour en savoir plus sur la dosimétrie, consultez le document - Introduction à la dosimétrie (PDF).

La CCSN autorise un certain nombre de fournisseurs de services de dosimétrie pour garantir la précision et l'exactitude des mesures de dose. Les titulaires de permis autorisés à fournir des services de dosimétrie sont tenus de consigner régulièrement les données sur les doses mesurées dans le Fichier dosimétrique national (FDN) de Santé Canada.

Le FDN est administré par le Bureau de la radioprotection de Santé Canada; il centralise les fiches de doses de rayonnement provenant des services de dosimétrie commerciaux, des centrales nucléaires, des Laboratoires Nucléaires Canadiens (LNC) et des mines d'uranium. Le FDN abrite également les fiches de doses de rayonnement des personnes qui utilisent des rayons X comme les dentistes, les radiologues et les chiropracticiens, ainsi que des données sur les expositions aux produits de filiation du radon dans certaines mines de roche dure non autorisées par la CCSN.

Mesures de protection

Des normes et des règlements très stricts existent pour assurer le déploiement de systèmes de sûreté permettant de protéger les personnes travaillant dans les installations qui utilisent des substances et des dispositifs nucléaires. La CCSN réglemente également la conception de toutes les installations nucléaires au Canada. La conception doit être approuvée par la CCSN avant la construction et faire en sorte que les limites de dose et les exigences du principe ALARA sont respectées.

La radioprotection est fonction deu temps (réduire la durée de l'exposition), de la distance (augmenter la distance entre le travailleur et la source de rayonnement pour réduire l'exposition) et du blindage (utilisation du plomb et du le béton entre les travailleurs et la source de rayonnement comme blindage) pour protéger les personnes sur les lieux de travail.

Le temps, la distance et le blindage
Cette image présente un graphique montrant la dose efficace annuelle au Canada (dose efficace moyenne [mSv]) en 2017 par secteur d’emploi.

Les personnes qui manipulent des substances nucléaires sont également tenues d'utiliser un équipement de protection et de porter des vêtements de protection et des dosimètres pour s'assurer qu'elles ne dépassent pas les limites de dose. Elles peuvent aussi être tenues de se soumettre à des essais biologiques (échantillons d'urine) pour estimer l'incorporation de radionucléides.

Équipement de protection
Cette image montre des exemples d’équipement de protection utilisé pour se protéger du rayonnement ionisant, y compris des dosimètres, des échantillonneurs aux fins d’essais biologiques, des vêtements de protection et le travail dans des installations munies de systèmes intégrés de blindage et de ventilation.

Les dosimètres mesurent la quantité de rayonnement ionisant auquel une personne a été exposée. Les travailleurs utilisent cet instrument de mesure pour contrôler la quantité de rayonnement qu'ils reçoivent et se protéger du risque de surexposition.

Par ailleurs, plusieurs systèmes redondants existent pour limiter les accidents dans les installations nucléaires et garantir la radioprotection des travailleurs (p. ex. blindages et ventilation intégrés). C'est ce qu'on appelle la « défense en profondeur ».

Dépassement des limites de dose

La CCSN réglemente ce que les titulaires de permis doivent faire s'ils apprennent qu'un travailleur a reçu une dose dépassant les limites de dose réglementaires.

Les titulaires de permis doivent notamment :

  • aviser immédiatement la personne et la CCSN de la dose reçue
  • exiger de la personne qu'elle cesse tout travail susceptible d'augmenter la dose
  • mener rapidement une enquête pour déterminer l’ampleur de la dose et les causes de l'exposition
  • identifier et prendre les mesures nécessaires pour éviter qu'un incident semblable se reproduise
  • informer la CCSN des résultats de l’enquête ou des progrès de l’enquête, dans les 21 jours après avoir pris connaissance du dépassement de la limite de dose

Le personnel de la CCSN enquête sur les surexpositions et s'assure que les mesures ci-dessus ont bien été prises. Si l'exposition a dépassé la limite ou si la dose reçue par le travailleur n'est pas connue, la CCSN mènera sa propre enquête. Le personnel de la CCSN vérifie également que des mesures ont été prises pour éviter qu'un incident comparable se reproduise et veille à ce que le rapport final traite adéquatement de l'incident. À ce stade, la CCSN autorisera le travailleur à reprendre le travail.

Renseignements complémentaires

Site Web de la CCSN

Autres sites Web

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